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Paroles pour un dimanche

Homélie des 02 et 03 juin 2018

FÊTE DU SAINT SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST

Année B.

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Ex 24,3-8 ; Ps 115 ; He 9,11-15 et Mc 14,12-16.22-26.

Vivant en esclavage en Egypte pendant quatre siècles, le peuple d’Israël n’a eu son salut que grâce à l’intervention mystérieuse de Dieu qui a fait se lever au milieu d’eux Moïse. La souffrance et la misère vécue durant quatre cents ans, la  sortie du pays d’Egypte et l’installation en Canaan ont marqué leur histoire. En souvenir de cette libération, le peuple juif célébrait chaque année sa sortie de l’Egypte. C’est la pâque juive ; un repas qui associait étroitement les convives à la libération des hébreux de l’esclavage en Egypte. Précédaient à ce repas, toutes les précautions cultuelles et spirituelles que prescrivait la loi de Moïse pour cet événement.  En mangeant la Pâque, Israël avait conscience d’être le peuple que Dieu libère aujourd’hui de la servitude.

Jésus se sert donc de cet événement historique, avec la signification culturelle et religieuse qu’il véhicule, pour associer ses disciples à sa mort et à sa résurrection. Il se fait l’agneau pascal. Cet agneau qui était immolé dans chaque famille et ce, tous les ans. Désormais, plus besoin de multiplier les bêtes du sacrifice  pour rappeler et sceller l’alliance avec Dieu. C’est une fois et de toute éternité qu’il se donne en sacrifice pour une alliance éternelle avec chaque peuple, chaque nation et chaque personne. Par ce geste il nous invite à le rejoindre dans le royaume des cieux au moment fixé par le Père des cieux ; « Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu ». Pour accorder sa grâce aux hommes Dieu se sert des objets de sa création, des humains et de la Parole humaine qu’elle fait sienne. C’est ce que l’on peut comprendre du sacrement : signe visible de la grâce de Dieu accordée aux hommes, selon la définition que l’Eglise nous enseigne. Dieu se fait nourriture sur le chemin de sa vie avec nous. Nous célébrons aujourd’hui, dans la joie, la réelle présence de Dieu dans l’Eucharistie.

En la fête du Saint sacrement du Corps et du Sang du Christ, nous célébrons la grâce de la vie sans fin, puisque le Christ nous donne rendez-vous dans le royaume de Dieu et son corps est Pain de vie. Nous célébrons notre libération des emprises du péché et de ses conséquences qui nous rendent esclaves, puisque le sang du Christ versé est sang de l’Alliance pour la multitude, en rémission des péchés. Nous célébrons notre divinisation, puisque le Corps et le Sang du Christ, nous donnent de participer à la vie même de Dieu ; le corps et le sang du Christ transforment nos corps mortels en des corps immortels.

Il y a dans l’Evangile de ce jour un détail très important que je voudrais vous faire remarquer. Jésus donne l’ordre à deux de ses disciples d’aller à la ville pour préparer le repas festif de la pâque. IL dit et détaille déjà ce qu’ils trouveront : un homme, portant une cruche, qui leur servira de guide pour entrer dans une cours où le propriétaire leur indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Et tout se passe comme lui Jésus a dit. Comprenons que Jésus nous prépare à prendre au sérieux les mots qu’il prononce sur le pain et le vin lors de ce dernier repas qu’il prend avec ses amis, les disciples. Tout ce qu’il a dit s’est passé comme il l’a dit. Il dit donc vrai. Et s’il dit vrai, comment, après, ne pas accepter qu’il dit aussi vrai lorsque plus tard, prenant le pain il le donne aux disciples en disant : « Prenez, ceci est mon Corps. » ou en prenant la coupe : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, répandu pour la multitude. »

Jésus fait exactement ce qu’il dit. Le Seigneur accomplit ce qu’il annonce. Voilà pourquoi il faut admettre, c’est ce que l’Eglise enseigne depuis après le jour de la sainte cène, c’est-à-dire depuis le repas de la Pâque dont nous parle l’Evangile de ce jour, jusqu’à maintenant, que le Pain et le Vin de la messe sont réellement le Corps et le Sang du Christ. C’est le Christ lui-même qui nous a dit de faire cela en mémoire de lui. En le faisant donc en sa mémoire, il réalise ce qu’il avait dit.

Ainsi donc ça devrait être une grande de joie que de communier au corps et au sang du Christ ; disant de venir participer à la messe ; de faire de la célébration eucharistique une priorité devant et dans tous nos programmes. Hélas, ce n’est toujours pas le cas.

Puisse l’Esprit de Dieu nous le faire comprendre et nous nous donner la soif de communier au corps et au sang du Christ. AMEN.

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