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Paroles pour un dimanche

Vingt-sixième dimanche du Temps Ordinaire / Année B

Vingt-sixième dimanche du Temps Ordinaire / Année B

Nb 11, 25-29 ; Ps 18b, 8.10.12-14 ; Jc5, 1-6 ; Mc 9, 38-43.45.47-48

« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent……Jésus répondit : Ne l’en empêchez pas, celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

Je reprends la phrase de cet Evangile pour nous plonger au cœur de ce qu’il dénonce : l’esprit de Suffisance, l’Egoïsme, la Jalousie, le Complexe de supériorité, l’Autarcie sociétale (Enfermement d’un groupe des pairs, c’est-à-dire des gens d’un même niveau social, d’une même culture, partageant une vision et une idéologie commune).

Malheureusement ce sont là des attitudes qui ne sont pas étrangères à ceux qui se réclament de Jésus, c’est-à-dire les chrétiens que nous sommes ; européens, africains, gens des îles, asiatiques, américains et consorts.

 

La revendication de l’Apôtre Jean (Un des douze) comme celle de Josué, fils de NOUN, auxiliaire de Moïse (On peut dire aussi disciple de Moïse) ont fait naître en moi une interrogation dont j’aimerai qu’elle soit celle qui nous fera méditer aujourd’hui et peut-être toute cette semaine. Cette interrogation renferme plusieurs sous questions.

 

Qu’est-ce que moi Eudes, moi ……je fais dans l’Eglise ? Qu’est-ce que je viens chercher dans l’Eglise ? Comment je conçois l’Eglise, famille des enfants de Dieu ? Est-ce un lieu où je viens revendiquer ce que la société dans laquelle je vis ne m’a pas octroyé ?

Par exemple : le pouvoir, les honneurs, la reconnaissance etc.

Est-ce un lieu où je viens pour prouver que je suis le meilleur ? Est-ce un lieu de compétition ? Qu’est-ce que je pense de l’Eglise ? Est-elle à l’image d’un marché où le premier commerçant qui arrive occupe le bon emplacement ou encore le premier client qui arrive sur un stand achète les meilleurs articles, quitte à ce que les retardataires se contentent de ce qu’ils trouveront ?

Evidemment ça ne serait être cela. Car penser l'Eglise de la sorte, c’est vivre comme les riches dont Saint Jacques dénonce le comportement dans sa lettre (Cf 2ème lecture). « Vos richesses sont pourries, votre or et argent sont rouillés. »

Pourries et rouillées, parce qu'acquises frauduleusement, méchamment, sans se soucier des autres, par des méthodes et moyens sales etc.

En dénonçant ces attitudes, l’Evangile de ce jour nous apprend que celui qui se réfère à Jésus et à l’Evangile pour combattre le mal (Egoïsme, Tribalisme, Racisme, Clanisme, Inégalités, etc.) n’est pas contre Dieu ni contre les humains. L’Evangile nous apprend aussi que nous devons demander à Dieu la grâce de reconnaître qu’il se fait, avec le bon vouloir de Dieu, des bonnes choses sans nous ; que nous ne sommes ni le centre du monde, ni la finalité du monde. Nous ne sommes que des ouvriers quelconques dans le champ du Seigneur.

Alors rien ne sert d’être jaloux des autres ; rien ne sert de penser qu’on se suffit et que les autres n’ont plus de place à nos côtés ou qu’ils ne doivent se contenter que de ce que nous, nous voulons leur laisser et pas ce qu’ils peuvent et veulent faire par la grâce du même Dieu que nous servons tous.

Moïse a donc bien raison de désirer que tout son peuple devienne un peuple de prophètes. Je dis ce que je comprends par ce désir : un peuple qui écoute Dieu ; qui parle en son Nom ; se conforme à sa volonté ; un peuple capable d’interpréter les signes de temps ; un peuple qui honore Dieu, qui le respecte et ne vit que pour lui ; un peuple qui ne privatise pas Dieu avec ses dons et ses grâces, mais qui reconnaît sa Bienfaisance, sa Bonté, sa Miséricorde et sa Grandeur dans chaque bonne œuvre.

Puisse le Seigneur faire de notre communauté paroissiale et de tous ceux qui sont habités par son Esprit, un peuple de prophètes, par Jésus le Christ notre Sauveur AMEN !

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