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Paroles pour un dimanche

Dix-neuvième Dimanche du temps ordinaire / Année B

19ème Dimanche du temps ordinaire / Année B

1R 19, 4-8 ; Ps 33, 2-9 ; Ep 4, 30-5, 2 et Jn 6, 41-51.

  

« Lève-toi, et mange ! Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. Elie se leva, mangea et but. Puis fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. »

Elie, le puissant prophète fuit devant la colère de Jézabel, fille d’Ittobaal, roi de Sidon et qui a épousé Akab, fils d’Omri. Jusque-là Elie a été fort ; c’est lui qui faisait trembler, puisque tout ce qu’il demandait à Dieu se réalisait et tout ce que Dieu annonçait par sa bouche se réalisait également. Mais Jézabel, épouse du roi Akab fait de lui un exilé dans le désert. Akab est le roi d’Israël avec siège à Samarie. Le livre des rois le présente comme le roi qui fit ce qui est mal aux yeux de Yahvé, et ce, plus que tous ceux qui l’ont précédé (1R16, 30). Une des raisons de cette inconduite, c’est évidemment son épouse Jézabel qui a introduit dans le royaume d’Israël le culte de Baal, le dieu païen. Elie dénonce cette dérive. Akab, sa femme Jézabel, les seigneurs de sa cour, et le peuple en grande partie, redoutent Elie. A sa prière, la pluie a cessé de tomber pendant trois ans, entrainant sécheresse, famine et perte de bétail et des cultures vivrières. Devant quatre cents prophètes de baal, le dieu païen introduit par Jézabel en Israël, il fait tomber du feu sur la viande du sacrifice, attestant que le vrai Dieu c’est bien celui que lui invoque et prie et non celui de Jézabel avec sa bande. A cause de cette victoire remportée devant le peuple rassemblé au mont Carmel, les quatre cents prophètes de Baal sont mis à mort (1R18, 17-45). Pour Jézabel qui a assisté au massacre des prophètes du dieu de son père, Ittobaal, c’est plus qu’un affront. Elle cherche donc par tous les moyens à liquider le prophète Elie. D’où sa fuite dans le désert. Le prophète Elie expérimente alors l’impuissance et la faiblesse qui peuvent, à certains moments de la vie d’un ami de Dieu, prendre le dessus sur lui. Vous connaissez, sans nul doute, la rudesse du désert. Elie n’en peut plus. Il demande à Dieu de le soustraire de la terre. C’est donc dans ce contexte que Yahvé lui-même s’occupe de son serviteur. « Lève-toi, et mange lui dit-il.» Il doit manger parce qu’il faut être fort et sa mission n’est pas terminée. Il lui faut arriver à l’Horeb, la Montagne de Dieu. Disons qu’il doit tenir bon jusqu’au jour où il verra Dieu face à face. C’est ce que nous pouvons comprendre par : « la route est longue ».

Comme le prophète Elie, dans notre lutte quotidienne, il nous arrive d’être inquiété, stressé, lassé, pourchassé, abandonné, brutalisé, et d’avoir l’impression d’être lâché ou oublié par Dieu. Quand cela arrive, ceux qui, du fond de leur cœur entendent la voix de Dieu leur dire « lève-toi, et mange » se tournent vers le Christ, Pain Véritable venu du ciel, qui redonne goût à notre vie. Pain des anges qui remet l’homme debout. Pain  vivant, gage de salut éternel. Ce Pain, dit-Jésus, c’est sa chair donnée en nourriture. Grâce à ce pain, nous pouvons tenir et avancer jusqu’à la rencontre de Dieu, comme Elie qui était arrivé à l’Horeb, la Montagne de Dieu, pour louer le Seigneur, pour contempler sa grandeur, goutter à son éternelle joie. A contrario, ceux qui ne recherchent pas la nourriture de la vie, à défaut de mettre fin à leur vie, ils se laissent entrainer dans des pratiques qui font d’eux encore des véritables prisonniers des mensonges humains.

Oui chers frères et sœurs, comme les deux dimanches derniers, l’Evangile de ce jour nous invite à voir dans le discours de Jésus  un appel à la foi ; la foi en sa personne. Cet Evangile nous annonce aussi le sacrement de l’Eucharistie que Jésus va instituer le jour de la dernière Cène ; il nous annonce le sacrement de la foi en Jésus. Fils de Dieu fait homme, livré sur la croix pour donner la vie au monde. Toutefois, pour espérer recevoir la vie telle que Jésus la donne, nous devons être quotidiennement, et en toute circonstance, à l’écoute de sa Parole ; suivre ses enseignements, communier à son Corps et à son Sang.

Venir à Jésus, c’est donc recevoir du Père des cieux le Pain Véritable, Corps et Sang de Jésus-Christ, qui nous aide à tenir debout et à continuer de marcher jusqu’à la rencontre de celui qui ne peut jamais nous laisser écrasés par les forces du mal : Dieu. Voilà pourquoi, chers frères et sœurs,  nous ne devons pas perdre espoir quel que soit ce qui nous arrive.

Es-tu malade ? Les médecins ont-ils déjà annoncé ta mort imminente, comme ils savent le faire dans bien des cas, ne panique pas. Lève-toi, et mange la Parole de Dieu, savoure-la, invoque le Christ, reçois-le, lui le Pain vivant descendu du ciel, il te redonnera courage et tu marcheras jusqu’au jour de ta rencontre avec lui.

Vis-tu des moments troubles dans ta vie ? Abreuve-toi à la Parole de Dieu ; Parole faite Homme ; mange de ce Pain descendu du ciel et tu auras la force de lutter et de vaincre ta peur pour ne plus compter que sur la toute Puissance de Dieu.

Le désespoir t’a-t-il gagné ? Ecoute la voix de ton cœur qui te dit : « lève-toi, et mange » ; mange le Pain de la vie pour que tu retrouves le chemin de l’espérance.

Quelqu’un te veut-il du mal ? Mange la Parole de Dieu. Elle te permettra de prier pour lui, pour sa conversion et, le Seigneur des armées fera tomber sur lui la confusion, la déchéance et la honte.

Puisse Seigneur, ta Parole et ta grâce nous aider à t’imiter afin de vivre dans l’amour, comme le Christ nous a aimés, lui qui s’est livré pour nous, par le même Jésus-Christ qui règne avec toi, Dieu, dans l’Unité de L’esprit Saint, pour des siècles des siècles, Amen !

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