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Homélie du 17ème dimanche du temps ordinaire. Année B.

2R 4, 42-44 ; Psaume 144 ; Ep 4, 1-6 ; Jn 6, 1-15

Se supporter les uns les autres, avec beaucoup de patience et de douceur, se compléter, se solidariser, s’accepter différent mais complémentaire, vivre comme une seule et unique personne, en un mot être unis, voilà ce à quoi nous invitent et devraient nous conduire les célébrations eucharistiques que nous vivons au quotidien.

Bien que l’Apôtre Jean, dans l’Evangile que nous venons d’entendre, veuille nous faire découvrir, dans la multiplication des pains, l’annonce de l’eucharistie ; ce sacrement que Jésus créa le jour de la Sainte Cène et dont les Apôtres et toute leur suite, jusqu’à nous aujourd’hui, seront les dépositaires, il serait bien de regarder le plus près possible les détails de cet épisode pour comprendre que ce sacrement nous incite à l’unité, à la complémentarité et surtout au partage ou à la mise en commun de tout ce que nous pouvons être ou posséder pour que personne ne souffre continuellement des manques cruels.

Au vu des signes qu’il accomplissait sur les malades, Jésus est suivi par une foule immense de personnes désireuses certainement de lui soumettre leurs problèmes, leurs souffrances, leurs maladies, leurs échecs, leurs difficultés de ménage dans l’espoir de trouver vite la solution à leurs soucis. Il y en a peut-être aussi qui ne le suivent que par simple curiosité, vu les miracles qu’il accomplit. Mais Jésus qui ne néglige aucune dimension de l’humain constate que la foule qui le suit est affamée. Il lui faut donc la nourrir, comme il est entrain de la nourrir de sa Parole, Parole de la vie Eternelle, comme le dira plus tard l’Apôtre Pierre : « A qui irions-nous Seigneur ? Tu as les Paroles de la vie Eternelle. »

Acheter du pain pour tout le monde ? Philippe ne l’entend pas de ces oreilles, car le salaire de deux cents journées ne suffirait pas. La réponse et la réflexion de Philippe ont leurs similitudes de nos jours. Nous pouvons les reconnaître dans les réflexions du genre, l’Europe ne peut pas tout faire, tel pays ne peut pas recevoir tous ceux qui sont en recherche d’une vie meilleure que celle qui leur est imposée dans les pays d’où ils viennent ; ce n’est pas à nous de relever les économies de ces pays pauvres, etc. A ceux-là, la réponse à donner est celle de la mise en commun des compétences et du savoir-faire pour résoudre les problèmes en amont.

Méditant sur ce texte il ne m’est revenu que action de grâce à Dieu pour toutes ces associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre la pauvreté. Elles se passent des soucis quantitatifs et ne visent  que la qualité du service à rendre à ceux qui sont dans le besoin. Elles ont compris que c’est en mutualisant que l’homme soulage les peines des personnes en difficulté. Il n’est pas faux de dire que la grâce de Dieu et le miracle de la multiplication des pains passent par elles aussi. Elles appliquent en effet des béatitudes, même si beaucoup de ceux qui enfont partie ne croient pas en Dieu.

La foule nourrie par Jésus n’a pu terminer ni le pain ni le poisson. Même chose s’était produite quand le Prophète Elisée avait nourri cent hommes (Cf première lecture : 2R 4, 1-6). Le reste de la nourriture montre que la Parole de Dieu que Jésus proclame, cette même Parole que l’Eglise continue de proclamer au nom de Jésus, est la nourriture d’un peuple dans la tourmente, un peuple en état de disette spirituelle. Le surplus manifeste que la Parole de Jésus, la Bonne Nouvelle (Christ venu, Christ né, Christ mort, Christ ressuscité, Christ vivant dans la gloire du Père) va au-delà de la faim spirituelle des hommes et leur procure de combler un désir toujours plus grand de vie avec Dieu.

C’est parce que la foule avait un grand désir de vivre toujours en présence de Jésus qu’elle était suspendue à sa Parole qui produisait des effets salutaires pour ceux qui y mettaient foi.

La mission de l’Eglise c’est de toujours distribuer ce pain de vie, la Bonne Nouvelle de Jésus Christ et son corps,  aux hommes de son temps et de tous les temps. En mettant en commun ce dont nous disposons, le Christ-Jésus lui-même qui nous rassemble se charge de compléter ce qui manque à la réalisation de nos projets de soutient, de relèvement des personnes abattues par la misère ; Lorsque nous unissons nos cœurs pour la prière, le Christ-Jésus lui-même réalise ce qui à nos yeux semble impossible : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au Milieu d’eux. »

Mes frères, mes sœurs, l’eucharistie est le lieu où chacun avec son problème s’accroche à Jésus pour attendre de lui une solution ; pour étancher sa soif de Dieu, pour peut-être aussi venir simplement s’émerveiller de Dieu et lui rendre grâce pour tous les bienfaits. Mais c’est aussi le lieu où nous devons apprendre à donner le meilleur de nous-même, ce que nous savons faire, ce que nous avons, pour le mettre au service des autres pour le plus grand bien de tous. L’eucharistie c’est le mystère dans lequel Jésus Fils de Dieu, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré non pas crée, se donne en nourriture. Une nourriture spirituelle capitale pour la croissance spirituelle et humaine de l’Homme. Oui, chers frères et sœurs, le Pain véritable, c’est-à-dire le Corps du Christ, participe à la croissance humaine parce que lui Jésus, est à la foi Vrai Homme et vrai Dieu. Cette nourriture est interminable parce que destinée à tous les âges et à tous les siècles sans fin. C’est un ferment d’unité pour le genre humain. Quiconque mange de ce Pain se sent et se reconnaît responsable de l’autre et, Dieu peut l’interroger comme il interroge Caïen dans le livre de la Genèse : « Qu’as-tu fait de ton frère Abel ? »

Que puis-je faire de grand, moi qui suis tout petit ? Donne à Jésus le peu que tu as, lui va le fructifier, le multiplier à sa guise et cela deviendra une solution aux problèmes de tes semblables, de tes frères et sœurs, tous créés comme toi à l’image de Dieu.

Puisse Dieu nous aider à être un seul Corps et un seul Esprit dans le Christ-Jésus.

 

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A propos de la paroisse

La paroisse Saint-Martin de Bezons a été construite à la rue Edouard Vaillant en 1937 - 1938. Tous les fidèles, un peu plus de 400, se retrouvent à la paroisse Saint-Martin, la seule sur la Commune de Bezons. Saint-Martin de Bezons fait partie du doyenné d'Argenteuil. Le Curé de la paroisse est le Père Florent ANOI